samedi 29 mai 2010

... et autres plaisirs champêtres !

NJP, une gare bondée, des repére-touristes qui s’agglutinent autour de la seule (vache à lait) blanche à des kilomètres carré, les négociations peuvent commencer : trouver un moyen de transport qui ne me coûtera pas le quintuple de son prix réel !
Si les discussions s’éternisent, que la lassitude vous gagne, levez les yeux, avec un peu de chance le ciel sera dégagé et vous apercevrez les montagnes, Kalimpong, Darjeeling qui surplombent la vallée de la Testa River...
Une demi-heure de vélo-rickshaw à serrer les fesses pour tenter de peser quelques kilos de moins sur les jambes maigrichonnes de mon conducteur...
Une heure de bus sur une route (heu sur un gruyère...) à slalommer entres trous, camions surchargés et penchants dangereusement et autres véhicules trop lents au goût de notre chauffeur Kamikaze...
Un bon quart d’heure d’auto-rickshaw entre champs de thé et... champs de thé sur une petite route qui semble conduire nulle part...

Ca y est : VOUS ÊTES À MARIA BASTI !!!!

Entre quelques champs de thé, une rivière et un petit village, une grande bâtisse, quelques panneaux solaires sur le toit, accueille une douzaine de jeunes femmes handicapées physiques et/ou retardées mentales, quelques didis et dadas, deux chats (enfin 6 depuis quelques jours !), des vaches, des chèvres et maintenant... une sister pour deux mois !
Autant je ne pouvais vous décrire une journée à Ashaneer, je peux maintenant vous faire un bilan quart d’heure par quart d’heure de la vie au centre !!
Loin de la ville, des ses attraits, dans une vie communautaire ritualisée, mes semaines sont rythmées par les journées à Dos Biga, le workshop où les filles rejoignent les «Big Boys » de bakuabari (le centre de Mathilde), deux fois par semaines :
Fabrication de craies, d’enveloppes, de bijoux, de pochettes pour portables, de sachets de laurier, de poivre, tenue d’une petite boutique de bonbons, des cahiers et de produits fabriqués sur place...
C’est aussi les jours bienheureux où je peux m’éclipser quelques heures pour aller sur Internet (Si la ligne fonctionne, s’il n’y a personne sur l’ordinateur et s’il n’y a pas de coupure d’électricité of course, Hum cela fait beaucoup de « si »....) et échanger les derniers potins avec Mathilde !
C’est une grande journée pour les filles : les plus belles djoulidals, les bijoux et les bindis (très célèbre 3ème oeil !) sont de sortie !!!
Pour l’occasion, je me suis acheté des painupur, les bracelets de chevilles à grelots, qui font « gum gum » (heu... personnellement je trouve que ça fait plutôt « cling cling » !!!) à la grande joie des filles qui connaissent maintenant le moindre de mes déplacements dans le centre : « Ha Estelle Sister is coming !! »
Le quotidien de Maria Basti est ponctuée des activités au Workshop, entre bougies, broderie, éléphants, dessous de plat en jutte... Les filles sont rémunérées sous forme d’argent de poche pour leur travail.
Sur de nombreux points, je retrouve le quotidien de l’Atelier Thérapeutique, mis à part le rituel du thé du matin qui est ici un chouya plus sucré !!!

Il y a de nombreux avantages à vivre au quotidien dans une petite structure, j’ai pu apprendre la totalité des prénoms en quelques jours alors que je ne connais toujours pas la moitié de ceux des enfants d’Ashaneer ! Vu qu’on est peu nombreux, la « corvée » de patates dure moins longtemps (et jour après jour, j’améliore mon score !) Je suis passée de l’ « Usine » à la « petite manufacture familiale », les deux extrêmes !
Entre travail et jeux, les filles sont bon public et les blagues fusent ! (J’en comprends la moitié, mais quand même mon bengla s’améliore ! je deviens une professionnelle des Échecs, du Solitaire ou encore du Kalun, le billard indien ! Je ratrape le temps perdu des ces dernières années où je n’ai quasiement pas pris le temps de lire : ici, je dévore !!

Je retrouves des plaisirs oubliés :
Les bières fraîches du Cosmos en regardant les matchs de Criquet à la TV (Haaaa, ça change des films en bengalis !)
Les bus qui ne veulent jamais s’arrêter à notre arrêt
Le pull, vêtement en voie de disparition dans la région de Kolkata où le seul port d’un T-shirt te donne envie de partir en courant !
Les fruits du jardin (mangues, bananes, papaye, litchis... la syncope gustative me guette !)
L’eau orange (de rouille !)
La surveillance Devidienne (TOUJOURS savoir où est le volontaire, ce qu’il fait, ce qu’il a mangé, l’état de son estomac... mais JAMAIS lui demander à lui... ce serait trop simple ! Cela peut passer par deux personnes intermédiaires, trois ?!)
Et last but not least : les bestiolles qui, ici, sont toujours dix fois plus grosses qu’ailleurs : de la fourmi à l’araignée en passant par le cafard, la punaise et le vers de terre (que l’on peut aussi bien retrouver dans le jardin comme dans son lit), tous, je les soupçonne d’être génétiquement modifiés !

Et puis, quel joie de retrouver Alima, ma future fille adoptive( !) et son sourire à faire fondre un glaçon !

Pierre et Léo, nos deux compagnons de mission sont partis, Pierre de retour en France plus tôt que prévu, problème de visa oblige et Léo, en route pour Katmandou à pieds... Nous réalisons avec mélancolie, Mathilde et moi, que la fin approche à grands pas... Nous partons quelques jours en vacances, visiter l’Inde du Nord, entre Taj Mahal et les bords du Gange, à Bénarès en vrais touristes avec Florence et déjà à notre retour, les jours seront comptés...
J’ai (enfin !!) mon Visa Work&Holidays Australien, que l’Aventure continue... !

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