lundi 22 mars 2010

L'Inde, pays ou tous tes desirs seront combles!

Au lendemain de notre indibiversaire, comprenez l’anniversaire de nos deux mois en Inde, je reprends mon clavier (à défaut de plume) pour vous conter ces derniers jours...
Avant de commencer, sachez que la pression sur mes frêles épaules est immense( !), j’apprends régulièrement que mes lignes ont de nouveaux lecteurs !! J’en suis néanmoins extrêmement flattée ! Je vais bientôt penser à un moyen de faire du profits avec ce blog, tous les bénéficess iront à HSP (of course !)

J’ai donc passé ces derniers jours à Jalpaiguri, pays où la chaleur et le moustiques se font rares, pour mon plus grand bonheur ! (J’ai d’ailleurs investi dans un tube d’odomos, l’anti-moustique local qui sent la mamie, cela fait fuir les moustiques et plus encore ! Et dire que j’ai dépensé des fortunes en produits inefficaces en France..)
Je savais que je passerais ma mission à voyager mais là je commence vraiment à avoir l’impression d’être SCF (Sans Centre Fixe et même Sans Chambre Fixe ! Déjà 9 à mon actif !)
Bref, je suis donc repassé pour une dizaine de jours à Bacuari, le centre où Mathilde est fixée (elle !)
Nous avons préparés avec Pierre dada, Mathilde, Florence et Dalyia didi un training de physiotherapy sur les enfants IMC. Dans un anglais plus que modeste nous avons essayé d’expliquer nos professions et ce que l’on pouvait proposer à des enfants handicapés à coups de mises en situations, de quizz et même de bonbons (certains useraient de tous les moyens de corruption imaginables pour être élu meilleur prof !)
Outre les nombreuses notions médicales, les femmes en ont profité pour essayer de faire passer quelques points fondamentaux de la vie en société : 8 Mars, journée de la femme : les hommes font la vaisselle... Suivi bien entendu de la réaction masculine : 9 mars, première journée (incongrue !) de l’homme...
Néanmoins, il nous faut admettre que certains nous ont épatés : Uncle, sexagénaire suisse, chouchouté par les didi qui lui font lessive, bacquet d’eau chaude à domicile, thé au gingembre le soir etc pour son plus grand plaisir, réussissait depuis son arrivée à Bacuabari à échapper à la vaisselle, utilisant un nombre improbable d’excuses en tout genre, allant du mal au genou, au coup de téléphone, à la petite blague « je vois que vous êtes déjà nombreuses » ou encore « Ho, vous le faites si bien ! »... Hé bien ce même uncle a proposé, je dirais même plus à imposer : « ce soir, c’est moi qui fait la vaisselle » ce 8 Masrs 2010 vers 21h... Nous en restons encore babas !


J’intitulais cet article « l’Inde, pays où tous tes désirs sont comblés ». En effet, depuis notre arrivée, il suffit que nous émettions le moindre souhait, la moindre remarque pour que dans l’heure, notre voeux soit exaucé ! C’est terriblement génant, les indiens sont ds gens incroyablement gentils et attentionnés, l’accueil est chez eux un principe de base et jamais vous ne rentrerez chez quelqu’un sans qu’il vous offre quelque chose... Pour vous donner un ordre d’idée de l’ampleur que le phénomène peut prendre, voici quelques anecdotes...

Lors de mon premier séjour à Jalpaiguri, nous avions dîner avec les Suisses, la veille de mon départ, à Jordighi. (Pour le contexte, il faut savoir que, chauvin ou pas, la cuisine de Jordighi est tout de même grandiose, Barboti Di, la super kitchen didi y est pour beaucoup !) Donc, nous voici bien rassasiés quand je me rends compte qu’il reste du super-poulet-méga-bon, je dis en plaisantant « Ho bah j’au trouvé ce que je vais me faire en doggy-bag pour le train de demain ! » et là, je ne le savais pas encore mais la machine était déjà en route... !!! Et le lendemain, je ne sais toujours pas par qui et comment mais je me retrouvais dans le train avec le fameux reste de poulet... Je crois qu’il n’est pas anodin de préciser qu’entre Jordighi et Bacuabari il y a quand même trois quart d’heure de bus....
Morale de l’histoire : ne rien demander, ni même évoquer ce qui ressemblerait de trop prêt à une demande à son hôte indien !

Deuxième anecdote, qui a détrôné la première dans mon classement des meilleures surprises à l’Indienne !!!
Durant la semaine de training, nous discutons un soir Florence, Mathilde Dalyia et moi de tout et de rien quand nous entendîmes ( ?!) au loin une sorte de fanfare. Nous lui demandons ce que c’est : un mariage !! Nos yeux s’illuminent et nous lui posons pleins de questions sur les mariages en Inde, lui révélant (TuuuT TuuuuuT : signal d’alarme : ici est la GRAVE ERREUR !) que les anciens volontaires ayant assisté à des mariages nous ont dit que c’était énormissime, et que nous esperons réussir à arranger un coup histoire d’aller à un mariage ! La machine se met en route et boum... le lendemain matin, Daliya nous annonce que le soir même nous sommes invitées au fameux mariage entendu la veille (en Inde, les mariages durent au moins deux jours), qu’elle nous prêtera un sari, des bijoux et que nous irons accompagné de trois chaperons et demi (les maris de didi, oups ! et Kiron, le fils de Dalyia) pour 20h... Je ne vous raconte pas l’état d’excitation dans lequel nous étions toute la journée !
Le soir venu, me voici chez Dalhia (J’ai d’ailleurs appris à l’occasion que les ferrero rochers pouvaient servir de décoration !) à essayer des blouses pour la tenue du soir... misère, je suis décidément pas construite sur le modèle indien et j’ai beau serrer le ventre, rentrer la poitrine, rien n’y fait ! Après cet évènement narcissiquement douloureux( !) je décidais que j’irais rapidement me faire une blouse sur mesure chez le tailleur... Finalement, nous voici parties, d’un pas incertain, un cadeau pour les mariés à la main et la bouche peinturlurée comme un camion volé (pour donner l’impression d’une bouche pulpeuse, pas la peine de recourir à la chirurgie esthétique, il suffit de mettre du rouge à lèvre sur un rayon de 3cm entourant la bouche, effet garanti !!!!)
La suite de la soirée a été on ne peut plus génant... on a eu l’impression de voler la vedette à la mariée : les trois blanches qui débarquent, c’était l’attraction, on a été dévisagées par tous les invités durant les deux heures où nous sommes restées ! En plus, les dada avaient du être tellement briffés par Dalhia qu’ils ne nous lâchaient pas du’une semelle et qu’ils stressaient dès qu’on ouvrait la bouche pour goûter quelque chose... Ca n’a vraiment pas du être une partie de plaisir pour eux... On a quand même dîner dans le village du mariage, c’est une grande tente construite spécialement pour le mariage dans lequel il y a pleins de pièces différentes, décorées à l’indienne !! Et puis on a dansé, je crois que ça a fait sensation, mais nos chaperons été pressés de relâcher la pression, nous sommes donc rentrées à Bacuabari, la mariage a du continuer une bonne partie de la nuit !
Conclusion de l’histoire : Aller à un mariage c’est bien, si on connaît les mariés c’est mieux !!!

Le lendemain, mission Siliguri pour acheter un sari pour mon prochain mariage !!! Avec Florence et Mathilde, nous avons les trois même, de trois couleurs différentes, et c’est du sari de compèt’ alors je me permet de faire une requête : Débrouillez vous comme vous voulez mais il faut qu’un couple se dévout pour se marrier à mon retour que je puisse inaugurer mon morceau de tissus de 7m de long !!!! Il est actuellement chez le tailleur pour me faire la blouse assortie, normalement sur mesure mais le tailleur ne parlant pas un mot d’anglais, j’espère ne pas être décue !!
Nous sommes aussi retourner au Cosmos, prendre un bol d’air occidental ! Le Cosmos, c’est huppé, on est fouillé à l’entrée après être passé sous le portique de sécurité et la garde, très sérieuse, prenant son travail à coeur, tâte le carambar au caramel que j’ai dans mon sac, on se sait jamais ce que j’aurais pu cacher dedant !!!

Revenons aux choses sérieuses, c’est que je suis là à la base pour une mission, ne l’oublions pas !! Après le training à Jalpaiguri, nous sommes chargés d’organiser la même chose à Howrah, en réadaptant ce qui n’était pas compréhensible... et je commence demain à former une didi en ergothérapie, afin qu’elle puisse prendre le relai quand je serais partie (heu... ça c’est dans l’idéal, mais on va se le faire à l’indienne... en mode aléatoire !). J’essaie aussi d’adapter du matériel et de réparer des fauteuils roulants et des déambulateurs mais tout est compliqué, j’ai l’impression qu’il faut parfois déplacer des montagnes pour trouver le bon matériel, la bonne personne etc, et la barrière de la langue ne facilite pas la mission !!! Je vous avoue qu’il y a des jours où je suis un peu découragée et j’ai l’impression de ne servir à rien du tout...
Enfin, ce matin j’ai trouvé un nouveau travail : je vais traduire en anglais un feuillet d’explications de fabrication d’orthèses de positionnement de la main pour le dada qui s’occupe du workshop orthopédique, il fait des trucs génial avec juste les photos des orthèses, les explications sont en français !
Je repars en Mai pour Jalpaiguri où pendant les deux derniers mois de ma mission en Inde, je serais à Maria Basti avec les filles retardées mentales et je naviguerais dans les différents centres pour essayer de former des didi et des dada... Un peu de frais ne me fera pas de mal non plus, à Kolkata on atteint bientôt les trois douches par jour, et le pire c’est qu’on est enrhumé avec tous les ventilateurs et les changements de températures !!!
Prendre le bus est devenue une torture, je me déplace maintenant à vélo, danger omni-présent, slalom entre les voitures, les bus, les autres vélos, les motos, les vaches etc mais au moins on respire! Sinon, à Jalpaiguri on a expérimenté l’auto-stop, quand aucun bus ne s’arrête, parfois un camion nous fait tous grimper spontanément, serrés comme des sardines en boîte, pour quelques kilomètres gratuits ! Comme dirait Jean-Charles, le consul, « c’est super sympaaaaaa ! »

Je suis à Ashaneer pour une dizaine de jours, fin Mars pour Pâques, on se retrouve tous les volontaires MEP du coin (Inde, Thaïlande..en tout on est 17 !) à Bangalore dans le sud de l’Inde, 2000Km, 35h de train (si nous avons la chance de ne pas avoir de retard !!!!) j’ai hâte !!

PS : Y a quand même des avantages au bus : nous avons rencontré la dernière fois avec Léo une autre blanche !!! (je vous assure qu’à Howrah, c’est plus qu’étonnant !) Du coup, on a discuté et échangé nos numéros de téléphone, Francesca est allemande et travaille à l’hôpital de Kolkata pour 4 mois pour ses études de médecine
PSS : Si en fait, il y a des blancs à Howrah, mais ce sont des indiens victimes de dépigmentation, c’est dingue j’en vois tous les jours... je ne sais pas à quoi c’est du mais c’est très courant en Inde... je me renseignerai pour le prochain post !!!

PSSS: Depuis lecrtiture de ces article s'est encore passe quelques jours, Dimanche je suis alle visite Cumarchuli, un espece de village dans Kolkata, ou de veritables artistes fabriquent toutes les statues des divinites hindoues pour les Pujah, je ne savais plus ou donner de la tete, c'est magnifique... je suis du coup repartie avec un Ganesh sous le bras, une petite statue je vous rassure!!! Enfin... petit a petit, mon sac se remplit inevitablement!!!!

vendredi 5 mars 2010

"My name is Petit, and I'm not a terrorist!"

C'est en m'inspirant du nouveau chef d'oeuvre du cinéma indien que je débuterais ce nouveau post!!

Hé oui, après un mois et demi d'abstinence, mon obsession passionnelle cinématographique m'a repris et ni une ni deux, je me suis retrouvée, pop corn à la main, dans LA salle noire de Howrah, le Lipi, parée pour 2h30 d'Hindi (avec "intermission"!) avec Sharu Khan dans "MY name is Khan" (and I'm not a terrorist!)... (S'il y a un nom à retenir, c'est celui-là!)
De l'action, de l'amour, de la passion, du SUSPENSE, de l'émotion, de quoi faire rire, pleurer et trembler Indiens et Indiennes déchaînés! Ils sont très forts ces scénaristes qui pour 25 roupies (au Balcon s'il-vous plait, et ici on ne donne pas de pourboire au petit papy qui t'enmène à ta place à la lumière de sa lampe de poche! Oups, je m'égare...) arrivent à traiter moultes sujets qui pourraient au premier abord nous paraître sans liens logiques (autisme, conflits inter-religieux, rejet de la différence, terrorisme, amour...) tout en (et là ils sont TRES TRES forts...) montrant en images, dans un soucis de vérité, le crash des avions sur les twin towers de New York le 11 Septembre 2008... Hum...
En ce qui concerne l'ambiance dans le cinéma, il faut le voir pour le croire! Entre le portable qui sonne, volume maximum, pendant 2 minutes, dans la main de son propriétaire indécis: décrochera, décrochera pas... "HEEEEE!!!! COMON ACHO?" Ha bah décrochera...! Et les raclements guturaux (du plus profond de la gorge, zone jamais encore explorée!) suivi d'un bruyant crachat à droite ou à gauche selon le voisinage... Je tiens à préciser que le crachat indien respecte totalement la parité, c'est ainsi que dans un soucis d'égalité, les Indiennes crâchent allègrement à tout va! Mais le son est tellement fort, et les images tellement explicites que cela n'empêche nullement de perdre le fil de l'intrigue!

Bon, pour expliquer ma douteuse comparaison avec ce cher Khan, il faut que je vous explique notre nouvelle situation de volontaire MEP en Inde!
Tout d'abord, un grand Merciiiii à ceux et celles qui ont gentillement oeuvrer pour me trouver des contacts un peu partout en Asie pour m'héberger pour 2 mois de mission, le temps de renouveller mon visa.... c'est maintenant chose inutile, je ne resterais finalement que 6 mois en Inde...
Les MEP ont (enfin!) expliqué à un des volontaires toutes les complications dues à la loi de Décembre sur les renouvellements de visa, deux volontaires sont coincés au Sri Lanka et un en Thaïlande, en attente de leur deuxième visa sans savoir quand ils l'obtiendront et pour quelle durée... Pour éviter tout ce temps perdu, les MEP préfèrent nous trouver une deuxième mission de 6 mois, en Asie et pour un travail similaire, c'est nos deux seules certitudes pour l'instant! J'ai, bien sûr, été très déçue à l'annonce de la nouvelle, même si on commençait à se douter que ça finirait comme cela... J'avais très envie de passer un an entier en Inde, apprendre la langue et essayer de m'intégrer, voir les festivités locales durant l'année entière etc...
Mais, c'est sans compter sur mon amour grandissant de l'Inde: Cela ne me fait qu'une raison de plus d'y revenir et de découvrir tout ce que je n'aurais eu le temps de voir durant ces 4 mois qu'il me reste...!!
C'est dingue comme le temps file, les jours passent, apportent leur lot de surprises, d'émerveillement, de sourires d'enfants, de râleries, et ne se ressemblent jamais! C'est très agréable, impossible de s'ennuyer, mais en même c'est parfois terriblement agaçant, c'est impossible dans ce pays de prévoir des choses, de mettre en place une routine... ("Ce matin, je vais pouvoir aller en classe vérifier deux trois trucs sur l'installation des enfants... Ha? Comment ça, c'est hollidays aujourd'hui?!?!")
Déjà bientôt deux mois et chaque jour encore je me réjouis d'être là, de vivre cette expérience magique et profondément humaine... Je rencontre tellement de gens différents, qui, chacun à leur manière m'apporte beaucoup...

Mon quotidien (si on peut en définir un!) n'évolue pas beaucoup, je suis depuis deux jours de retour à Jalpaiguri, avec Florence et Léo, nous avons retrouvées Mathilde et Pierre, pour préparer le training de physiothérapie sur les enfants IMC qui a lieu la semaine prochaine. Ma partie n'est bien sûr pas fini... je sais pourtant depuis presque trois semaine ce qui m'attend mais comme d'hab' impossible de s'y mettre à l'avance! En attendant un ultimatum pour me mettre à rédiger mon cours, nous avons passé une journée à Siliguri, je suis allé chez le tailleur, qui, pour 8 euros te fais une tenue complète sur mesure (tunique longue, pantalon Ali Baba et écharpe assortie)! Nous avons découvert un centre commercial Cosmos, très occidentalisé (on se croirait à la galerie Auchan du coin!) avec au dernier étage une salle énorme de jeux vidéos... C'était dingue, crise identitaire, qui sommes nous? Où sommes-nous?

À Ashaneer, à Howrah, j'ai encore passé 15 jours de folie depuis mon dernier post...
Mon oncle, ma tante et mes deux cousins que je ne vois que rarement en France passaient à Kolkata quelques jours dans leur périple en Inde du Nord, nous avons donc passé deux jours très sympatiques ensemble, visite de la Mother House où vécu Mère Teresa, de la cathédrale Anglicanne de Kolkata. Le lendemain, Tapati Di m'avait proposé de leur faire visiter le centre et de les inviter à déjeuner, les didi reines de l'impro avaient confectionnées des colliers de fleurs venues d'on se sait où qui accompagne les chants de la traditionelle cérémonie de bienvenue! L'après-midi, avec ma cousine nous avons accompagné les enfants pour une ballade au Botanical Garden... C'était vraiment un week end très agréable! De plus, comble de bonheur pour mes papilles en état de manque: ils m'ont ramené deux boîte de paté que je déguste avec parcimonie... Merci Merci Merciiii! Vous ne pouvez pas savoir ce que la moindre trace de nourriture bien de chez nous a comme conséquence sur le moral!

De plus, Feu Etienne Dada, maintenant Etienne Tching-Tchong (pour le citer!) nous a quitté pour rejoindre sa deuxième mission au cambodge... Les Kitchen Didi avaient décidé de faire de ses derniers jours en Inde une monumentale orgie, nous avons eu momo, crêpes, nouilles, salades de fruits, yaourts... en sur-abondance et le dernier jour, première fois au centre, nous avons mangé avec Tapati Di, Uncle (Le président Indien d'HSP), une bonne partie des didi et des dada, en respectant tout de même la scission didi à droite, dada à gauche! Ce genre d'évènement est très rare en Inde où les repas ne sont pas un moment de convivialité. La plupart du temps, chacun mange dans son coin en 5 minutes, montre en main! Les enfants ont dansé, chacun y est allé de son discours et Etienne s'est vu offrir chemise et pantalon à l'indienne! (qui après plusieurs essayages et échanges dans la matinée se sont avérés d'assez bon goût! ouf!)
Etienne, devenu roi de l'impro, sous l'influence de 6 mois au contact d'Indiens, m'a donné sa table de nuit, fabriquée avec une boîte à chaussure, 8 rouleaux de papier toilette et du scotch, le clou de la décoration de la chambre!!! (je vous mettrai des photos sur Picasa à mon retour à Kolkata!)
Nous nous retrouvons donc seuls, un peu tristes, à Ashaneer avec Léo, qui s'avère être de très bonne compagnie! (Vous comprendrez bien que je ne puis dire le contraire, courant le risque élevé qu'il lise cet article! Faute diplomatique à l'horizon!).
Pour le dîner, nous retrouvons le father, un prêtre indien qui, ayant des compétences de juriste, travaille pour quelques mois à l'Office d'HSP. Il essaie d'apprendre le français et me répète inlassablement "prenzen plous mâdâme!", Léo lui a appris à dire "bonne-femme" ce qui les fait beaucoup rire, et qui m'insupporte au plus haut point!

Sinon, je passe mes journées à observer les enfants en classe (quand par hasard ils vont à l'école) et j'essaie de mettre en place des aides techniques pour permettre à certains d'écrire, je continue mes leçons de Photshop avec les Big boys, bientôt je commence InDesign, je vais revenir en France Reine de l'informatique si ça continue! J'ai évalué le matériel nécessaire et préparé le terrain pour, à mon retour de Jalpaiguri, pouvoir mettre en place un certain nombre d'aides techniques notamment au niveau des repas et des installations en classe, c'est qu'il faut s'y préparer à l'avance pour réussir à faire des choses dans le temps voulu! Voilà ce que j'ai essayé de faire au quotidien ces derniers jours, en sachant que les jours "normaux" n'existent presque pas et que presque chaque jour il y avait un évènement particulier!

Sinon, avec Léo on prend des cours de broderies avec Véronica Di qui est adorable. Il y a quelques jours, elle nous a invité à venir visiter sa maison. Le hic c'est qu'il ne fallait surtout pas, selon elle, le dire à Tapati, avec qui elle semble être en froid! Du coup, on a du mentir sur notre destination, ou plutôt omettre de dire toute la vérité, aie aie aie! Aprés avoir mangé tout ce que Véronica nous avait préparé (et ce n'est pas peu dire!), elle nous a invité à la fête forraine, aprés deux manèges style les tasses à Disneyland dont la durée est l'équivalent du Bollywood au cinéma, nous ressortons nauséeux, mais avec le sourire! Et voilà qu'elle nous entraîne pour l'attraction ultime... des soeurs siamoises, posées dans une tente sur une espèce d'estrade, qui te regardent d'un mauvais oeil en attendant que tu prennes une photo ou que tu leur balance un billet... nous n'avons pas pu refuser, tout comme tout le reste de ce qu'a voulu nous payer Véronica, mais je crois que c'est le moment le plus horrible que nous ayons vécu depuis notre arrivée... Et Véronica et son fils qui ne comprenaient pas notre gène et nous répètaient: "You don't take pictures? You can take pictures!!" Choc culturel!

Pour ma plus grande joie, nous avons joué avec les enfants pour Holi festival, la fête des couleurs! Nous avons acheté des pigments rouge, rose, vert et à l'aide de pistolets, puis à la main, nous avons bataillés tous ensemble! Quelle ambiance! C'était très agréable de voir les didi, les dada et les enfants jouer tous ensemble! En se promenant dans la rue, on voit encore des gens colorés, même après plusieurs douches et un récurage complet, certains pigments coriaces ne partent pas! Il paraît que passer le Holi à Kolkata c'est la vraie folie, pour une prochaine fois...!!

Enfin, la dernière semaine a été ponctuée du concours de dessin, de danse et de déguisement à Kolkata, (c'était un évènement officiel, avec le Gouverneur du West Bengal et plein de beau monde, ce qui explique peut-être les heures d'attente!) et la compétition de sport à Ashaneer, où toutes les écoles accueillant des enfants handicapés de Howrah participaient. Ashaneer avait donc vu les choses en grand avec construction d'une énorme estrade avec seulement du bambou, de la corde et du tissus (je vous montrerais des photos, c'est juste hallucinant!!!), nous avons été recrutés avec Léo et Florence comme photographes officiels, ce qui permet gaiement de flasher tout ce qui bouge sans gêne!!!! Nous avons ainsi pris en photo nombre de personnalités dont nous ignorons tout de l'identité! Nous avons aussi quelques photos cultissimes de Tapati Di! En fin d'aprés-midi, j'ai participé à la course en marche rapide des didi, je suis arrivée 3ème, (1ère la première fois, mais pour des raisons inconnues la course a été annulée... du coup j'ai ralenti pour la 2ème course, je faisais trois tête de plus que tout le monde et je crois que ça faisait mauvais genre d'arriver 1ère!!!) et j'ai ainsi gagné une boìte à pique-nique, dans le top 10 du nécessaire indien, j'étais aux anges!!!

Nous commençons à bien connaître le fonctionnement indien, les non-dits et les ragots! C'est dingue comme c'est interculturel le ragot!!
Le dernier en date: une didi et un dada d'Ashaneer se sont mariés la semaine dernière en secret, ils ne l'ont dit à personne et apparemment la famille d'un des deux n'était pas au courant... Tapati était de très mauvaise humeur en l'apprenant, on n'a pas encore compris pour quelle(s) raison(s)!

Je me rends compte en remontant ma page que j'ai encore écrit des tartines et des tartines... Je n'arrive pas à faire court... trouver un compromis entre ne rien dire et tout raconter, ce n'est pas encore au point! C'est que je me mets à la mode indienne, ce qui est important doit être long, sinon les gens croiront que ce n'est pas quelque chose d'intéressant!

Poré Daka Obé!
(=à la prochaine!)

PS: Pour une meilleure intégration, que les gens arrêtent de me fixer comme un steack de boeuf, j'ai fait une teinture noire avec une didi dans un instant d'égarement! (Je vous préviens au cas où vous ne me reconnaîtriez pas sur les prochaines photos ^^ héhé!)
PSS: Ca ne marche pas... on me dévisage toujours autant!