dimanche 27 juin 2010

Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour...( !)

26 Juin 2010, Kolkata

Après des heures de négociations houleuses pour établir des dates, un trajet et un budget qui correspondent à chacune, encore quelques heures à réserver les billets de trains dans une boutique d’Howrah où nous avons épuisés les propriétaires et leur connexion internet (qui n’était déjà pas bien vaillante !), après avoir déposé sur le comptoir moins de 20 euros par personne pour 10 jours de voyage en train couchette.... L’heure du départ a sonnée !!!!
Direction Khajuraho, ses temples Jaïns et Hindous, regroupés en groupes aux différents coins de la ville, leurs sculptures érotiques qui ont fait la renommée de ces modèles d’architecture, de précision et de beauté à l’état brut...
Nos rêves étaient hantés par LA ballade à dos d’éléphants (fantôme) dans le parc naturel situé à quelques kilomètres de la ville : apparement c’est chose de plus en plus rare en Inde... (Vivement la Thaïlande !!!)
Nous nous sommes consolées tant bien que mal en allant pique-niquer près des Raneh Falls, des chutes d’eau (presque à sec à cette période de l’année !) où la vue est somptueuse...

Puis, c’est reparti pour une demi-nuit de train, arrivée à 4h30 à Agra, nous quittons le Sauna pour le Hammam, c’est reparti pour un taux d’humidité battant tous les records ! (Mes glandes sudoripares sont détraquées ou bien ?!)
On nous annonce que c’est l’été le plus chaud depuis 200 ans... Yihaa !
Haaa Agra... Le Taj-Mahal... Le fort Rouge... et heu voilà ! La ville en soi est tout à fait banale mais quand-même le Taj-Mahal... une merveille de symétrie, de frises en pierres semi-précieuses, de marbre blanc (enfin qui jauni à cause de la pollution...) pour la modique somme de 750 roupies (ici même reprend le débat interminable entre ceux qui trouvent que c’est normal que les étrangers payent 75 fois le tarif de 10 roupies des locaux... et les autres !!!)
Comme les tickets sont à entrée unique (et puis quoi encore ?!!), il faut bien choisir son moment pour profiter de la meilleure lumière sur le marbre blanc...
Ça commence mal : nous avons une journée à Agra et la brume est parmi nous, et puis vu que c’est pas assez de contrariétés on nous annonce à la billeterie que le Taj va être fermé une bonne partie de la matinée car des VIP viennent visiter... (gratuitement j’imagine en plus ?!) Nous prenons notre mal en patience en allant visiter le Fort Rouge, en aperçevant du coin de l’oeil dans le ciel voilé les contours du grââle !! Après le déjeuner, et un merveilleux lassi à la banane au Joney’s Place (Vio, je n’ai pas retrouvé ta dédicace !!!), nous voilà... sous la pluie (hé ben voyons...) à tenter de rentabiliser, entres deux averses (les premières de la saison), notre ticket d’entrée !
Hum... avez-vous déjà de marcher sur du marbre trempé ?!!!
Voilà...
Quelques photos de touristes plus tard, nous abandonnons le Taj, pour le retrouver quelques instants plus tard du haut de notre chambre d’hôtel (l’avantage d’être hors-saison touristique)...

Le lendemain, c’est parti pour une bonne heure de bus, à 4 par banquettes dans une chaleur moite (merci la pluie !) direction Fathepur Sikri, la cité fantôme construite par l’empereur Akbar mais rapidement abandonnée car loin de toute source d’eau...

Enfin, en route pour une nouvelle nuit de train vers Varanasi, la ville sainte Hindoue, sur les bords du Gange, passage incontournable... Pour se faire plaisir, nous avons investi dans l’Hotel Surya et sa piscine avec cascade qui nous a fait baver devant notre ordinateur sur leur site... mensongé !!!! Deux nuits plus tard, nous décidons de changer pour se rapprocher des ghats, nous descendons quelques marches et nous pourrions tremper un doigt dans le fleuve sacré... mais non ! Les quelques millions de bactéries au dessus du seuil de tolérance nous empêcherons de purifier notre âme !
Il faut souvent se lever à l’aurore pour être l’heureux spectateur de l’Inde qui s’éveille, nous voici donc debout à 5h20 pour embarquer pour une ballade sur le Gange dans lequel font leurs ablutions, leurs prières, leurs lessives des centaines de fidèles de tous âges et de toutes castes, une véritable fourmilière !
Un petit déjeuner au « Brown Bread Bakery » où nous avons établis nos quartiers et nous voilà prêtes pour affronter rabbateurs et vendeurs en tout genre dans le dédale des petites rues de la vieille ville ainsi qu’une visite du Golden temple, le temple le plus sacré du monde Hindou car il contiendrait le lingam de Shiva, où nous avons failli y rester piétinées par les mouvements de foules emportées par la ferveur du moment, une offrande de lait et de fleurs à la main!

Ça y est, dix jours se sont écoulés et nous revoici, sac sur le dos (de quelques kilos supplémentaires...) sur le quai de la gare de Varanasi...
Il faut dire que les trains indiens ne nous ont pas épargnés durant ces 10 jours de vadrouille... Le vol de mon sac à l’aller (Adieu passeport, carte bleue, portable, appareil photo, ipod, argent des vacances et autres objets à valeur sentimentale... Haaaa ma super besace...!), l’efficacité à l’indienne de la police ferroviaire de Patna, sans compter les 19h de retard du train de retour de Florence ! Ça refroidit un peu le moral !

Nous arrivons à Jalpaiguri avec les premières pluies, le Hammam par excellence, l’effort de t’habiller après ta douche te transforme instantannément en loque transpirante ! La mousson entraîne inondations, coupures d’électricité, accidents et bouchons sur la route Jalpaiguri-Siliguri dont les trous de plus en plus profonds pleins d’eau trompent les conducteurs... Mais la pluie est aussi bienfaitrice, le riz va pouvoir être repiqué, les récoltes vont donner et les paysans auront de quoi nourrir leur famille.

Nous profitons de ces derniers jours ensemble avec les filles de Maria Basti pour aller au cinéma, « Wanted » la dernière production de Bollywood en date, pour moins de 4 euros nous entrons à 20 dans la salle ventilée d’un des cinémas de Jalpaiguri, les cris accueillent l’arrivée de la star à l’écran, des gloussements emplissent la salle au moindre rapprochement physique entre les deux héros, les scènes dignes d’un James Bond sont entre-coupées de chants et de danses dans des décors inattendus durant près de trois heures : décidémment, je ne m’en lasse pas !

J’ai du avancer mon billet de retour pour Kolkata de quelques jours, passage obligé au Consulat Français afin de retrouver un semblant d’identité...
Dire au revoir aux filles de Maria Basti, aux petits de Bakuabari, à tous les autres centres HSP de jalpaiguri, aux didis, aux dadas, à Dalyia di... « pas évident », hein Mathilde ?! Soren, Alima, Coupil, Saraswati, Sukuli, Veena et tous les autres... Comment partir sans une larmichette entre les fleurs, les sourires, les chants, les danses et les « Habar hasbé Didi, Come again Sister ! »

À Kolkata depuis quelques jours, j’attends mon passeport d’urgence, retardé par les grévistes français( !) en tentant de réduire le poids de mon sac (effarant !), en préparant le dernier training pour les parents d’enfants IMC et en tentant d’apprendre avec Paulina Di à faire les momo, ces fabuleux raviolis népalais...